Lorris Murail

J’ai écrit dans ma vie des romans littéraires destinés aux adultes, puis des romans pour la jeunesse, parfois assez élaborés, parfois moins. Il se trouve cependant que certains thèmes
traversent toute l’oeuvre d’un auteur, aussi diverse soit-elle. Dans Blanche-Ébène autrefois, dans les trois tomes des Cornes d’Ivoire très récemment, apparaissent les mêmes interrogations. Pourquoi un homme serait-il supérieur à son semblable ? Pourquoi l’un est-il le maître, et l’autre l’esclave ? D’un registre plus léger, Lundi, couscous fait écho à l’éternelle question. Sommes-nous tous égaux, en vérité ? Nous voudrions affirmer que oui. Des siècles d’Histoire nous répètent que non. Puisque la bête a la vie dure et que la déraison décidément
résiste à la raison, tentons ici autre chose : la dérision.